Un camping accueille pour trois semaines une équipe d’animation et une vingtaine d’adultes en situation de handicap mental. Entre ambiance de folie et galères, le Doctor Bodré vous plonge dans une expérience peu commune sur les plages de la Méditerranée. Il se placera aussi bien dans le regard du vacancier handicapé que dans celui des animateurs. Place au deuxième opus !
La première semaine d’un séjour est toujours particulière. C’est un moment de rodage. L’équipe apprend à travailler ensemble, les vacanciers s’habituent à cette nouvelle vie en collectivité, et chacun prend ses repères.
Lundi
Louis écoute poliment le médecin généraliste. En effet Julie, son assistante sanitaire a trouvé des irrégularités dans certains piluliers. Entre les vacanciers qui n’ont pas ce qu’il faut pour terminer le séjour et ceux qui ont leur traitement toujours dans les boîtes, il a dû passer à la pharmacie du coin avec les ordonnances et les copies des CMU pour acheter ce qui manque et prendre rendez-vous chez un docteur. Julie, malgré son diplôme de secouriste, n’a pas le droit de préparer les traitements, juste de les distribuer. Alors Louis écoute poliment le généraliste qui s’offusque : « Ce n’est pas normal, on ne devrait pas vous laisser ces responsabilités, etc. etc ». Le directeur de séjour n’a pas spécialement envie de se lancer dans le débat, il opine, dit qu’il ne fait que suivre le protocole et que si c’est possible, il lui faudrait un rendez-vous en fin de semaine afin de refaire deux piluliers. Sorti du cabinet, Louis se dit que la question des traitements est réglée pour les prochains jours. Il se demande comment se passe la fin de l’installation au camping.
Roland se tient devant son placard, toutes ses affaires ont été inventoriées puis rangées. Il partage son « dressing » avec Pierre son colocataire, de dix ans son aîné. Il y a peu de place mais avec un peu d’organisation on s’y retrouve lui a dit l’animateur qui lui donnait un coup de main pour défaire sa valise. Dehors, le bruit des boules de pétanque qui s’entrechoquent et le lundi au soleil de Claude François laissent penser que l’installation touche à sa fin. Roland enfile sa casquette et sort du bungalow. Il va vers une table où Julie et deux vacanciers s’affairent à la préparation du repas. « Qu’est-ce qu’on mange à midi ? » -« Salade de tomates en entrée et pâtes à la carbonara, fromage et des abricots en dessert. Tu veux nous aider ? » – « Qu’est-ce qu’il y a à faire ? » – « Tu peux couper les oignons ou faire la vinaigrette. » – « Pouah non, les oignons ça fait pleurer, mais la vinaigrette ça va ! » – « Ok pour la vinaigrette, Tu vas te laver les mains et on s’y colle ».
Entre pétanque, cuisine et installation, l’équipe et les vacanciers font connaissance. C’est l’occasion de récolter de l’information, de découvrir quelles sont les envies, le séjour démarre gentiment. Après le repas, un animateur et un groupe de vacanciers vont s’atteler à la plonge et pendant que certains vont faire la sieste, d’autres tapent le carton à l’ombre ou décorent l’affiche qui ornera la porte de leur habitation. Louis en profite pour se poser sur la terrasse de son bungalow. Factures, fluos, tube de colle et pc portable, tout est là pour attaquer la compta. Une vingtaine de factures à trier chronologiquement et selon les postes de dépenses qu’il saisira ensuite sur un tableau qui calculera ce qu’il reste du budget. L’activité n’aurait pas duré plus d’une vingtaine de minutes si il n’avait pas été constamment interrompu par des questions de vacanciers ou de son équipe. Les risques de travailler en open space, mais ça ne le dérange pas.
Vers 16h tout le monde est prêt à partir à la plage. Une petite vingtaine de minutes de marche pour les braves et minibus pour les autres. Sur place, on goûte et on se baigne, Roland a une envie de beach volley. A l’écart, un petit groupe construit un château de sable monumental. Louis, resté au camping en profite pour faire le tour des bungalows. L’installation s’est bien passée mais avec le peu d’espace de rangement, il se demande si ça va durer. Sa principale inquiétude : les salles de bain. Quatre gants de toilette, quatre serviettes et quatre trousses de toilette dans un espace aussi réduit, ça risque de s’annoncer compliqué. Il a d’ailleurs déjà trouvé deux serviettes humides, roulées en boules au milieu des fringues propres. C’est décidé, demain il investit dans des porte-serviettes adhésifs.
Tout le monde est bien rentré et Roland patiente, écouteurs enfoncés dans les oreilles, pour pouvoir prendre sa douche. Le sel lui tire la peau, il a du sable dans le maillot et on lui a fait remarquer qu’il avait pris de jolis coups de soleil. Quand vient son tour, José, l’animateur référent de son bungalow, l’accompagne. Il jette juste un coup d’œil afin de voir si Roland met bien son linge au sale et son maillot à sécher. Roland est autonome, ses réflexes, il les a acquis au fil des années, accompagné par ses éducateurs. Sa vie quotidienne est organisée, ritualisée, et il le montre à José. Il pourrait mal prendre qu’on l’observe dans son intimité, mais il connaît les habitudes des séjours. S’il prouve qu’il sait se débrouiller, José le laissera gérer tout seul. Après une bonne douche rafraîchissante, quoique désagréable quand il a fallu passer le jet sur ses épaules rougies, l’animateur lui passe une crème sur le dos, c’est agréable. Froid, mais agréable. Il devra rappeler à José de lui en remettre avant de se coucher, pour que cette nuit, les coups de soleil ne le gênent pas trop.
La soirée s’annonce bien, des tables ont été installées et une grosse enceinte s’apprête à cracher du son. Ce soir, c’est une soirée fureur, comme l’émission télé avec Arthur. Trois équipes vont s’affronter sur des blind-test aux thèmes variés. Années 80, variété française, générique de séries télé, tout y passe. Au bout d’une heure, la soirée prend fin, il est 22h. Certains vont se coucher, la journée a été longue, d’autres profitent du calme et de la fraîcheur de la soirée. L’équipe se retrouve pour la réunion quotidienne, point sur la journée et préparation du lendemain sont au menu.
Mercredi :
Roland émerge à 11 h du matin. Hier soir, il est resté avec l’équipe tard dans le nuit à jouer aux cartes après la veillée. Inquiet, il va voir Julie, pour lui demander son traitement, il est très en retard et risque de faire une crise d’épilepsie. Cette idée l’angoisse mais l’assistante sanitaire le rassure, elle est passée dans sa chambre à neuf heures pour le lui donner, d’ailleurs, il a à peine ouvert les yeux. L’inquiétude reste, il ne s’en rappelle pas, Julie lui amène son pilulier et lui montre le compartiment qui contenait les pilules du matin, vide. Roland est un peu plus rassuré, mais la crainte de la crise ne le quitte pas complètement. Après son café au lait, José lui propose de la crème pour ses coups de soleil et une pétanque avant le repas, si ça lui chante. Ça lui chante.
Louis est au marché avec Farida, une animatrice et un groupe de cinq vacanciers. Ils font le tour des étals pour acheter fruits et légumes, les vacanciers, eux, repèrent un disquaire ambulant et un stand de souvenirs. Pendant que Louis termine les courses, négociant à chaque fois avec les forains une facture pour sa compta, Farida accompagne ceux qui veulent s’acheter un CD. Elle a dans son sac un porte-monnaie pour chaque vacancier. Comme Louis, elle doit récupérer une facture pour chacun de leurs achats et devra faire le suivi de leurs dépenses. C’est fastidieux, le commerçant lui fait comprendre à demi-mot que ça le gonfle, qu’il n’a pas ce qu’il faut, et elle lui fait comprendre qu’ils pourraient faire un crochet par un autre disquaire, celui du centre-ville qui sera sûrement plus agréable. Commerçant avant tout, l’homme finit par faire les cinq facturettes sur un carnet que lui tend la jeune fille. Tout le monde se retrouve à la terrasse d’un café pour profiter de la fin de matinée, c’est Louis qui régale, enfin plutôt sa banane.
En début d’après-midi, José passe dans le bungalow pour récupérer les sacs de linges sales. C’est le moment des premières lessives et Roland n’aime pas ça. Souvent sur les séjours, ses vêtements disparaissent à ce moment-là. José tente de le rassurer. C’est lui qui met le tout dans la machine, qui les récupère et les met à sécher devant leur bungalow. D’ailleurs, si Roland en a envie, il peut l’accompagner, un coup de main est toujours le bienvenu. Bien qu’il ait lui-même fermé le hublot du lave-linge, Roland angoisse. Il a peur que ses vêtements soient perdus ou volés et José a beau lui montrer qu’il a inventorié son linge dans son carnet et lui assure qu’ils vont vérifier ensemble quand ils auront fini, ça ne passe pas. Pire, ça vient s’accumuler avec l’angoisse du matin. On aura beau lui proposer une sortie en ville, une partie de beach-volley, une balade au bord de la mer, il ne veut pas bouger. Il ne pense qu’à une chose, ses vêtements. D’ailleurs, dès qu’il voit José passer, il lui demande où ça en est. L’animateur est patient et l’amène même une fois jusqu’à la machine pour lui montrer qu’ils n’ont pas disparu. Mais malgré toute sa patience, à sa cinquième demande, le jeune homme lui fait comprendre que ses vêtements ne sont pas sa seule préoccupation, qu’un groupe l’attend pour le beach-volley et qu’ils se reverront dans une heure, quand la lessive sera terminée. Roland se renferme et passe l’heure qui suit dans le bungalow, casque sur les oreilles, son au maximum. Quand José vient le chercher, c’est avec une demi-heure de retard et Roland le lui fait sèchement remarquer. C’en est trop pour l’animateur, piqué par le ton du vacancier, il lui fait comprendre qu’il a fait de son mieux pour le rassurer, mais qu’il ne pouvait pas passer l’après-midi devant un lave-linge avec lui et que s’il continue comme ça, la prochaine fois, il se débrouillera pour son linge. Sans un mot, les deux hommes vont récupérer les vêtements propres, les étendent en recomptant les affaires de Roland. Tout y est, il est soulagé. José part sans un mot, apparemment, il est fâché.
Louis revient avec un groupe d’une balade sur la plage, c’est l’heure du goûter. Il profite que tout ce petit monde soit rassemblé pour faire un point avec les vacanciers. Tout le monde semble content de sa journée, à part Roland qui se plaint d’avoir été grondé par José. Louis prend l’animateur à part pour savoir ce qui s’est passé. Ok, ils en reparleront ce soir en réunion, en attendant, ce serait bien que l’animateur se détende vis-à-vis du vacancier, voire prenne deux minutes pour aller discuter posément avec lui, histoire d’apaiser les tensions. Le roulement pour les douches commence et le calme règne. Louis en profite pour se poser cinq minutes et faire le point sur ce qui lui reste à accomplir. Il a des réservations à faire pour une visite de musée et pour un cinéma en plein air et la compta du matin à traiter. Cette fois, il va s’installer sur la terrasse du bar du camping, pour être loin de l’agitation et essayer d’oublier un temps le bourdonnement des conversations et de la musique des années 80 en permanence.
A son retour, la table est mise, tout le monde sent bon le savon et la bonne humeur règne. Roland s’installe à table devant une jeune fille de dix-neuf ans, Béatrice. Elle est timide, regarde rarement les autres dans les yeux et s’apprête à verser la goutte d’eau qui fera déborder le vase. José sort de la cuisine d’un des bungalows avec deux saladiers qu’il manque de lâcher quand Roland se met à hurler, il est debout, livide, sa chaise est renversée. Il pose les saladiers au sol, et fonce vers Roland pour le calmer et essayer de comprendre ce qu’il se passe, sans résultat. Ses cris ont déclenché une panique générale, tous les regards se tournent vers lui. Julie, qui distribuait les traitements, reste bouche bée, un pilulier à la main. Louis arrive à la table un peu après José, ils se regardent, opinent du chef. José amène Roland à l’écart pendant que Louis essaie de comprendre ce qu’il s’est passé. Roland est paniqué, respire vite et fort, dans ses yeux plane l’ombre d’une réelle terreur. Patiemment, José lui parle, le rassure. Le calme commence à reprendre le dessus et le vacancier lâche son premier mot compréhensible depuis l’incident : « La fille ».
La fille, en effet. Louis comprend en écoutant les autres vacanciers de la table qu’elle a mimé avec son couteau l’action de se tailler les veines du poignet. Si tout le monde n’a pas réagi aussi violemment que Roland, Louis sent que la tablée n’est pas pour autant rassurée. Il se sent un peu dépassé par les évènements mais sait qu’il doit réagir vite. Il regarde Béatrice, elle fixe le fond de son assiette. Il lui touche l’épaule et lui demande de le suivre. Au passage il demande à ses animateurs de reprendre le cours du repas et d’essayer de rassurer le groupe. A l’écart, derrière un bungalow, Louis observe silencieusement la jeune fille tout en se roulant une cigarette. Il ne parle pas et ne veut pas laisser exploser sa colère, ça n’arrangerait rien. Elle regarde ses pieds et ne s’en détache que pour lui lancer des regards craintifs. Il tire une première bouffée, puis une seconde. Il lui demande la raison de son geste, elle lui répond qu’elle a des pulsions de mort, certainement une conclusion de son psychiatre. Il reprend une bouffée, une longue, et recrache la fumée lentement. Il lui explique, en appuyant sur chaque mot, qu’il est là pour organiser un séjour de vacances, qu’il est conscient des problématiques que lui et son équipe vont rencontrer, mais que les pulsions de mort, non, il ne peut pas faire supporter ça, ni au groupe, ni à son équipe. Si elle recommence, il la fait rapatrier sur le champ. Elle comprend et jure de ne pas recommencer. Il lui dit d’aller faire ses excuses au reste du groupe et particulièrement à Roland qui a très mal vécu son dérapage.
Roland, enfin calmé, déballe tout. Le traitement du matin, le linge, José qui le gronde, Béatrice. En l’écoutant, l’animateur se rend compte que le vacancier n’arrive pas à faire le tri dans sa journée et qu’il a accumulé un gros paquet d’angoisses. Il commence donc par s’excuser de s’être fâché contre lui, il prendra le temps d’en rediscuter avec lui plus tard, pour le moment il l’écoute. Quelques minutes après, Béatrice et Louis arrivent, timidement, elle s’excuse. Roland lui répond : « Faut pas faire des choses comme ça ». Le calme est revenu, mais la bonne humeur peine à revenir. Pendant la veillée, Louis jette un coup d’œil sur le dossier de Béatrice, en pathologie, elle est notée comme psychotique, pas plus d’informations. Il passe quand même un coup de fil à sa coordination pour les informer de l’incident et connaître la marche à suivre. Si elle recommence, il appellera les pompiers qui la prendront en charge. Pour le rapatriement, c’est eux qui s’en occuperont. Tout le monde est parti se coucher après la veillée. Tant mieux car la réunion risque d’être plus longue qu’à l’accoutumée. Sacrée soirée hein ?
Vendredi :
La première semaine approche de la fin. Béatrice n’a pas refait parler d’elle, Roland et les autres vacanciers ont repris le cours de leurs vacances, profitant pleinement des activités qui leur sont proposées. Aujourd’hui n’est pas en reste, ce soir, c’est barbecue, et après, un tour à la discothèque du camping pour les couche-tard. La veille, Louis a fait un tour dans chacun des bungalows et la belle organisation des premiers jours est un lointain souvenir. Les vêtements propres et sales cohabitent dans les placards, les maillots de bain et serviettes de plage encore humides sont en boule dans les sacs, dégageant une légère odeur de moisissure, et cerise sur le gâteau, Bernard, un vacancier, n’a manifestement pas changé de sous-vêtements depuis son arrivée. Il a fallu faire un point sur la gestion de la vie quotidienne avec l’équipe et consacrer la matinée du lendemain à la remise sur les rails de celle-ci. La journée démarre donc avec un grand rangement de chaque maisonnée, suivi d’un grand ménage. Louis, supervisant l’ensemble et filant un coup de main par-ci par-là, va de découvertes en découvertes. Le fameux Bernard n’a pas de brosse à dents, des flacons de gels douches sont vides (depuis quand ?) et d’autres ont un niveau bien trop haut pour leur temps d’utilisation. La première idée du directeur est de passer un savon à son équipe (histoire qu’ils assimilent la fonction), puis profite de l’occasion d’acheter ce qui manque pour prendre du recul. Force est de constater que lui non plus n’avait pas anticipé ces comportements. Plutôt que de risquer de démotiver ses troupes en gueulant un coup, il serait plus sage de bosser sur des solutions concrètes, maintenant que les soucis sont identifiés. Il passe quand même un coup de fil à ses supérieurs, histoire d’avoir une bille ou deux.
En fin d’après-midi, au moment des douches, on accompagne les « cas à risques » afin d’éviter que les incidents se reproduisent, dehors s’est installé un stand maquillage/coiffure pour la soirée. Roland, qui pour l’occasion a mis sa chemise à fleurs, donne un coup de main pour l’allumage du barbecue. C’est un spécialiste, une couche de papier, de petits bois, le charbon et un souffle précis. En à peine vingt minutes, les braises sont là et la première fournée de poulet aux épices commence à cuire. Le devoir accompli, il se dirige vers la table où est installé l’apéro et se joint à un groupe qui s’est formé autour de Bernard, un expert dans l’imitation de cris d’animaux, particulièrement du dindon. Lui imite plutôt bien le roucoulement du pigeon et découvre que Farida, l’animatrice, s’en sort plutôt bien en hamster, par contre José ne convainc personne avec son poisson rouge.
Après le repas, Louis invite tout le monde à un « Before », le karaoké dansant. Les clips défilent sur l’écran de son PC et une dizaine de vacanciers s’essaient, seuls ou en duo, à la chansonnette. Johnny, Dalida, Cloclo, Balavoine, du classique. A 22 heures, certains sont partis se coucher et les autres sont prêts pour aller danser. Dans la discothèque, fini les vieux morceaux, le DJ enchaîne tube sur tube pour le plus grand plaisir des jeunes. On danse, on s’amuse, et certains se rapprochent. David et Stéphanie se tournent autour depuis deux jours, lui à 27 ans et elle 32, mais ressemblent vraiment à deux ados dans une boom. Même si Louis trouve ça touchant, il s’inquiète. Il sait que la question de la sexualité est compliquée avec ce public et préfèrerait qu’elle ne se pose pas. Pas de chance pour lui, à la fin de la soirée, David veux lui parler à l’écart. Il est surexcité et donne l’impression d’être sur ressorts. Le verdict tombe vite : lui et Stéphanie veulent dormir ensemble ce soir. Après tout ce sont adultes. Mais là, il s’agit d’adultes dépendants et la question de la sexualité n’est pas aussi simple à traiter. Alors que David le fixe, frémissant, Louis trouve une échappatoire. « Ça va être compliqué, toutes les chambres sont occupées, il n’y a pas de mixité dans les bungalows (à part celui prévu pour les deux couples du séjour) et ce n’est pas une heure pour faire déménager quelqu’un, il vaut mieux en rediscuter demain ». David est visiblement déçu, mais comprend. Il fait promettre à Louis de réfléchir à la question demain matin et le directeur propose qu’ils se voient tous les trois en fin de matinée. Marché conclu. Louis sait qu’il n’est pas sorti d’affaire, mais il vient de s’acheter du temps.
Tout le monde est enfin couché et l’équipe souffle un peu avant la réunion. La plupart ont remarqué ce qu’il se tramait entre les deux vacanciers. Si ça les faisait sourire il y a encore quelques heures, ils commencent à comprendre que c’est un sujet qui n’est pas à prendre à la légère.
Doctor Bodré
Crédit de une : lescriques.fr
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